Michel Serrault s'en est allé !
L'acteur aux multiples facettes est décédé dimanche 29 juillet des suites d'un cancer à sa résidence de Honfleur, en Normandie.
Il est impossible de résumer un tel personnage en un portrait aussi bref que complet. Car Serrault n'est pas simple à cerner.
Cela ne l'empêche pas de faire le pitre (toujours), le provocateur (parfois), la folle (à la demande générale). A jamais lié à Poiret, comme Laurel est attaché à Hardy il est devenu un grand acteur français : populaire (Une hirondelle a fait le printemps et Belphégor), comique (aussi bien sur scène qu'à l'écran) et enfin incarnation de grands rôles de cinéma.
Il en a fallu du temps pour que ce comédien déploie son jeu, dévoile ses facettes, impose le respect. Après le triomphe de La cage aux folles , il aurait même pu être emprisonné par cette image burlesque. Mais Blier (Buffet froid), Miller (Garde à vue), et Chabrol (Les fantômes du chapelier) lui proposent trois grands personnages dramatiques, et même tragiques, explorant ainsi sa face cachée, désespérée, coïncidant avec l'insondable douleur qui suit la mort de l'une de ses filles. Trois des meilleurs réalisateurs français lui permettent de changer de registre et de devenir une star crédible.
Il devient un serial killer (Docteur Petiot), un vieux grincheux de chez Dard (La vieille qui marchait dans la mer), un gentleman épris d'une demoiselle (Nelly et Monsieur Arnaud), un patron qui prend le large (Le bonheur est dans le pré), un assassin professionnel (Assassins).
Aurevoir Monsieur Serrault, vous manquerez beaucoup au cinéma Français